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reddition de Longwy : cela entrait dans le plan des royalistes et de Rome.

Le même jour, dans l’après-midi, on apprenait que Verdun était assiégé, et tout le monde devina que cette ville allait se rendre, comme Longwy ; que rien ne s’opposerait plus à la marche rapide des Prussiens sur Paris, et que l’Assemblée, ou bien quitterait Paris en l’abandonnant à l’ennemi, ou bien parlementerait pour rétablir le roi sur le trône et lui laisser carte blanche pour satisfaire ses vengeances en exterminant les patriotes.

Enfin, ce même jour, le 1er septembre, Roland lançait une adresse aux corps administratifs, qu’il faisait afficher sur les murs de Paris, et où il parlait d’un vaste complot des royalistes pour empêcher la libre circulation des subsistances. Nevers, Lyon en souffraient déjà[1].

Alors la Commune ferma les barrières et fit sonner le tocsin et tirer le canon d’alarme. Elle invita, par une puissante proclamation, tous les volontaires prêts à partir, à coucher sur le Champ-de-Mars pour se mettre en marche le lendemain de bon matin.

Et, en même temps, un cri de fureur : « Courons aux prisons ! » retentit partout dans Paris. Là sont les conspirateurs qui n’attendent que l’approche des Allemands pour mettre Paris à feu et à sang. Quelques sections (Poissonnière, Postes, Luxembourg) votent que ces conspirateurs doivent être mis à mort. – « Il faut en finir aujourd’hui ! » — et lancer la Révolution dans une nouvelle voie !

  1. Granier de Cassagnac, Histoire des Girondins et des massacres de Septembre, Paris, 1860.