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XXXV

LES JOURNÉES DE SEPTEMBRE


Le tocsin dans tout Paris, la générale battue dans les rues, le canon d’alarme dont les trois coups retentissait chaque quart d’heure, les chants des volontaires partant pour la frontière, tout contribuait, ce jour-là, dimanche, le 2 septembre, à élever la colère du peuple jusqu’à la fureur.

Dès midi ou deux heures, des rassemblements commencèrent à se former autour des prisons. Des prêtres que l’on transférait de la mairie à la prison de l’Abbaye, au nombre de vingt-quatre[1], dans des voitures fermées, furent assaillies dans la rue par des fédérés de Marseille ou d’Avignon. Quatre prêtres furent tués avant de gagner la prison. Deux furent massacrés en arrivant, à la

  1. De seize, dit Méhée fils (Felhémési, La Vérité tout entière sur les vrais acteurs de la journée du 2 septembre, et sur plusieurs journées et nuits secrètes des anciens comités de gouvernement. Paris, 1794.) Je maintiens l’orthographe du titre. « Felhémési » est l’anagramme de « Méhée fils ».