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tion du peuple français, et surtout du Paris révolutionnaire, qui verrait dans l’exécution du roi le commencement de la vraie révolution.

Heureusement le peuple de Paris, dans ses sections et sa Commune, était parvenu à constituer, à côté de l’Assemblée nationale, un pouvoir réel qui donna corps aux tendances révolutionnaires de la population parisienne et arriva même à dominer la Convention. Arrêtons-nous donc un moment, avant d’aborder les luttes qui déchirèrent la représentation nationale, pour jeter un coup d’œil rétrospectif sur la façon dont se constitua cette puissance, la Commune de Paris.

Nous avons vu dans des chapitres précédents (XXIV et XXV) comment les sections de Paris avaient pris de l’importance, comme organes de la vie municipale, en s’appropriant, en plus des attributions de police et de l’élection des juges que leur donnait la loi, diverses fonctions économiques de la plus haute portée (l’alimentation, l’assistance publique, la vente des biens nationaux, etc.), et comment ces fonctions mêmes leur permirent d’exercer une influence sérieuse dans la discussion des grandes questions politiques d’ordre général.

Devenues organes importants de la vie publique, les sections cherchaient nécessairement à établir un lien fédéral entre elles, et à diverses reprises, en 1790 et en 1791, elles nommèrent déjà des commissaires spéciaux, dans le but de s’entendre avec d’autres sections pour l’action commune, en dehors du conseil municipal régulier. Cependant, rien de permanent n’était établi.

En avril 1792, lorsque la guerre fut déclarée, les travaux des sections se trouvèrent augmentés soudain d’une