Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/428

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fut faite, elle dut être conditionnelle, et nous ne savons pas quels engagements furent pris en retour par les envahisseurs, outre la retraite immédiate des Prussiens. Une retraite simultanée des Autrichiens fut-elle promise ? Parla-t-on d’une renonciation formelle de Louis XVI au trône de France ? Nous ne pourrions faire là-dessus que des conjectures.

Toujours est-il que, le 1er octobre, le duc de Brunswick commença sa retraite, par Grand-Pré et Verdun. Vers la fin du mois il repassait le Rhin à Coblentz, accompagné des malédictions des émigrés.

Là-dessus Dumouriez, après avoir donné à Westermann l’ordre de « reconduire poliment » les Prussiens, sans trop les presser, vint le 11 octobre à Paris, évidemment pour sonder le terrain et déterminer sa ligne de conduite. Il s’arrangea de façon à ne pas prêter serment à la République, ce qui ne l’empêcha pas d’être très bien reçu par les Jacobins, et depuis lors il se mit sans doute à chauffer la candidature du duc de Chartres au trône de France.

L’insurrection qui avait été préparée en Bretagne par le marquis de la Rouërie, pour éclater en même temps que les Allemands marcheraient sur Paris, fut aussi paralysée. Elle fut dénoncée par Danton qui parvint à en faire saisir tous les fils, aussi bien en Bretagne qu’à Londres. Mais Londres resta le centre des conspirations des princes, et l’île de Jersey fut le centre des armements royalistes en vue d’un débarquement que l’on se proposait de faire sur les côtes de la Bretagne, afin de s’emparer de Saint-Malo et de remettre aux Anglais ce port militaire et marchand d’une si grande importance.