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que les véritables ennemis du peuple et de la république étaient les anarchistes, les prédicateurs de la loi agraire, les excitateurs de sédition. » (Pages 8 et 9 du même pamphlet.)

Vingt anarchistes, dit Brissot, ont usurpé dans la Convention une influence que la raison seule devait avoir. « Suivez les débats, vous y verrez, d’un côté, des hommes constamment occupés du soin de faire respecter les lois, les autorités constituées, les propriétés ; et de l’autre côté, des hommes constamment occupés à tenir le peuple en agitation, discréditer par les calomnies les autorités constituées, protéger l’impunité du crime et relâcher tous les liens de la société. » (P. 13).

Il est vrai que ceux que Brissot appelait « anarchistes » comprenaient des éléments très variés. Mais ils avaient tous ce trait commun, de ne pas croire la Révolution terminée, et d’agir en conséquence.

Ils savaient que la Convention ne ferait rien sans y être forcée par le peuple. Et pour cette raison ils organisaient la Commune souveraine, et ils cherchaient à établir l’unité nationale, non par l’effet d’un gouvernement central, mais par des rapports directs établis entre la municipalité et les sections de Paris et les 36.000 communes de France.

Or, c’est précisément ce que les Girondins ne pouvaient pas admettre.

« J’ai annoncé, dit Brissot, dès le commencement de la Convention, qu’il y avait en France un parti de désorganisateurs, qui tendait à dissoudre la République, même à son berceau… Je viens prouver aujourd’hui : 1o que