Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/510

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exécutif, ce qui en fit le rouage principal de l’administration. Maintenant, pour donner plus de cohésion au gouvernement, la Convention institua un « Comité de salut public », élu par elle et renouvelable tous les trois mois, qui devait supplanter et le Comité de défense et le Conseil exécutif. Au fond, c’était la Convention qui se substituait au ministère, mais, peu à peu, comme il fallait bien s’y attendre, le Comité de salut public domina la Convention et acquit dans toutes les branches de l’administration un pouvoir qu’il ne partagea qu’avec le « Comité de sûreté générale », chargé des affaires de police.

Au milieu de la crise qui se déroulait en avril 1793, Danton qui avait jusqu’alors pris la part la plus active à la guerre, devint l’âme du Comité de salut public, et il conserva cette influence jusqu’au 10 juillet 1793, lorsqu’il démissionna.

Enfin, la Convention qui, dès le mois de septembre 1792, avait envoyé dans les départements et aux armées plusieurs de ses membres avec le titre de Représentants en mission, armés de pouvoirs extrêmement étendus, décida d’en envoyer maintenant quatre-vingt de plus, pour remonter le moral en province et pousser à la guerre. Et comme les Girondins se refusaient généralement à remplir cette fonction — aucun d’eux ne se rendit aux armées — ils nommèrent volontiers des Montagnards pour ces missions extrêmement difficiles, peut-être avec l’idée d’avoir, après leur départ, les coudés franches à la Convention.

Ce ne sont certainement pas ces mesures de réorganisation de gouvernement qui empêchèrent la trahison de