Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/511

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Dumouriez d’avoir l’effet désastreux qu’elle aurait pu avoir si l’armée française avait suivi son général. Pour la nation française, la Révolution possédait un charme, une vigueur qu’il ne dépendait pas de la volonté d’un général de détruire à son gré. Au contraire, la trahison eut pour effet de donner à la guerre un caractère nouveau, de guerre populaire, démocratique. Mais tout le monde comprit que, seul, Dumouriez n’aurait jamais osé tenter ce qu’il avait fait. Il devait avoir de fortes attaches à Paris. Là était la trahison. La Convention trahit, disait en effet l’adresse du club des Jacobins, signée par Marat qui présidait ce soir-là.

Désormais la chute des Girondins et l’éloignement de leurs chefs de la Convention devenaient inévitables. La trahison de Dumouriez amenait forcément l’insurrection qui éclata au 31 mai.