Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/577

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Elle décrétait que « le maximum ou le plus haut prix respectif des salaires, gages, main-d’œuvre et journées de travail sera fixé, jusqu’en septembre prochain, par les conseils généraux des communes, au même taux qu’en 1790, avec la moitié de ce prix en sus. »

Il est évident que ce système ne pouvait pas s’arrêter là. Une fois que la France ne voulait plus rester dans le système de liberté du commerce et, partant, de l’agiotage et de la spéculation qui s’en suivent nécessairement, — elle ne pouvait plus s’arrêter à ces timides tentatives. Elle devait aller plus loin dans la voie de la communalisation du commerce, malgré la résistance que ces idées devaient nécessairement rencontrer.

En effet, le 11 brumaire an II (1er novembre 1793), la Convention trouva, sur un rapport de Barère, que fixer les prix auxquels les marchandises doivent être vendues par les détaillants, c’était « frapper le petit commerce à l’avantage du commerce en gros, et le fabricant-ouvrier à l’avantage de l’entrepreneur de fabrique. » On conçut alors l’idée, que pour établir les prix de chacune des marchandises comprises dans le décret précédent, il fallait connaître « ce qu’elle valait dans son lieu de production ». En y ajoutant cinq pour cent de bénéfice pour le marchand en gros, et cinq pour cent pour le marchand en détail, plus tant par lieue de transport, on établirait le vrai prix auquel chaque marchandise devrait être vendue.

Alors, une gigantesque enquête pour établir l’un des facteurs de la valeur (les frais de production) fut commencée. Malheureusement elle n’aboutit pas, puisque la réaction triompha au 9 thermidor, et tout cela fut aban-