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avait déjà préoccupé les hommes d’État et les révolutionnaires dès 1789. Certaines villes, Grenoble, par exemple, décidaient elles-mêmes, dès septembre 1789, de faire des achats de grains et de prendre des mesures très sévères contre les accapareurs. Un grand nombre de brochures furent publiées à cet effet[1]. Lorsque la Convention se réunit, les demandes d’un prix maximum devinrent pressantes, et le Conseil du département de Paris réunit les magistrats des communes du département pour discuter cette question. Le résultat fut de présenter à la Convention, au nom de tout le peuple du département de Paris, une pétition qui demandait l’établissement d’un prix maximum pour les grains. Les combustibles, la chandelle, l’huile à brûler, le sel, le savon, le sucre, le miel, le papier blanc, les métaux, le chanvre, le lin, les étoffes, les toiles, les sabots, les souliers, le tabac et les matières premières qui servent aux fabriques furent compris dans cette catégorie, et leurs prix furent fixés pour la durée d’une année. Le maximum, auquel il était permis de vendre ces marchandises, fut le prix que chacune d’elles avait en 1790, tel qu’il était constaté par les mercuriales, et le tiers en sus, déduction faite des droits fiscaux et autres auxquelles elles étaient alors soumises (décret du 20 septembre 1793.)

Mais en même temps la Convention légiférait aussi contre les salariés et la classe indigente en général.

  1. Momoro à cette occasion publia une intéressante brochure : Opinion de Momoro… sur la fixation de maximum du prix des grains dans l’universalité de la République française, dans laquelle il développait des principes communistes.