Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/593

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à l’appel des Girondins ; et Lyon, où la bourgeoisie marchande dominait depuis le 29 mai, se mit en insurrection ouverte contre la Convention et soutint un long siège, pendant que les Piémontais, profitant du désarroi dans l’armée qui devait avoir Lyon pour base, entraient en France.

Jusqu’à présent, les vraies causes du soulèvement de la Vendée ne sont pas suffisamment éclaircies. Certainement, l’attachement des paysans à leurs prêtres, habilement exploité par Rome, fut pour beaucoup dans leurs haines contre-révolutionnaires. Certainement, il y avait aussi dans les campagnes vendéennes un vague attachement au roi, et il était facile aux royalistes d’apitoyer les paysans sur le sort de ce pauvre roi qui « voulut le bien du peuple et fut guillotiné par les Parisiens » ; et, que de larmes furent versées par les femmes sur le sort du pauvre enfant, le Dauphin, enfermé dans une prison ! Les émissaires qui arrivaient de Rome, de Coblentz et d’Angleterre, munis de bulles du pape, d’ordres royaux, et d’or, avaient beau jeu dans ces conditions, surtout lorsqu’ils étaient protégés par la bourgeoisie — les ex-négriers de Nantes et les commerçants, auxquels l’Angleterre prodiguaient des promesses d’appui contre les sans-culottes.

Enfin, il y avait cette raison, qui, à elle seule, pouvait suffire pour soulever des provinces entières : la levée de trois cent mille hommes, ordonnée par la Convention pour repousser l’invasion. Cette levée fut considérée en Vendée comme une atteinte au droit le plus sacré de l’individu — celui de rester dans son pays natal.

Et cependant il est permis de croire qu’il y eut encore