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La Convention applaudit ce discours, mais refusa d’introduire dans la Déclaration des droits les quatre articles dans lesquels Robespierre avait exprimé ses idées sur la propriété, et, ni le 29 mai, lorsque la Convention, à la veille du soulèvement du 31, accepta à l’unanimité la Déclaration des droits, ni le 23 juin, lorsqu’elle adopta définitivement la Déclaration légèrement revisée, on ne pensa pas à y introduire les idées sur les limitations du droit de propriété que Robespierre avait résumées dans ses quatre articles.

Mais où les conceptions des Montagnards se séparèrent entièrement de celles des Girondins, c’est lorsqu’on arriva à discuter, le 22 mai, l’abolition des municipalités communales et la création de directoires cantonaux. Les Montagnards furent décidément contre cette abolition, d’autant plus que les Girondins voulaient détruire l’unité de Paris et de la Commune, en demandant que chaque ville ayant plus de 50.000 habitants fût divisée en plusieurs municipalités. La Convention se rangea à l’avis des Montagnards et rejeta le projet girondin de « municipalités cantonales ».

Cependant les événements se précipitaient. On était à la veille du soulèvement de Paris, qui allait forcer la main à la Convention pour la faire éliminer de son sein les principaux Girondins ; et il était certain que l’expulsion des Girondins serait une cause de guerre civile dans plusieurs départements. Il fallait donc que la Convention arborât au plus vite un drapeau qui pût servir de ralliement pour les républicains de province. Alors, le 30 mai, la Convention décida, sur l’avis du Comité de