Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/670

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la police judiciaire et des arrestations, étaient accusés de divers abus, Chaumette obtint de les épurer et de les placer sous la surveillance de la Commune ; mais douze jours plus tard, le 17 septembre 1793, ce droit était enlevé à la Commune par la Convention, et les comités révolutionnaires étaient placés sous la surveillance du Comité de sûreté générale, — cette sombre force de police secrète, qui grandissait à côté du Comité de salut public et menaçait de l’engloutir.

Quant aux sections, sous prétexte qu’elles se laissaient envahir par les contre-révolutionnaires, la Convention décida, le 9 septembre, que le nombre de leurs assemblées générales serait réduit à deux par semaine et, pour dorer la pilule, elle alloua quarante sous par séance à ceux des sans-culottes qui assistaient à ces assemblées et qui ne vivaient que du travail de leur bras. Mesure que l’on a souvent représentée comme une mesure très révolutionnaire, mais que les sections semblent avoir jugée d’une autre façon. Quelques unes (Contrat social, Halle aux blés, Droits de l’homme, sous l’influence de Varlet) refusèrent l’indemnité et en blâmèrent le principe ; tandis que les autres, comme l’a démontré Ernest Mellié, n’en firent qu’un usage très modéré.

Enfin, le 19 septembre, la Convention augmenta l’arsenal de répression par la loi des suspects, qui permettait d’arrêter comme suspects tous les ci-devant nobles, tous ceux qui se montreraient « partisans de la tyrannie ou du fédéralisme », tous ceux qui « ne s’acquittaient pas de leurs devoirs civiques », — quiconque, enfin, n’avait pas constamment manifesté son attachement à la