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Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/675

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Les Girondins la suivirent de près. On se souvient que lorsque trente-et-un d’entre eux furent décrétés d’arrestation, le 2 juin, ils furent laissé libres de circuler dans Paris, sous la garde d’un gendarme. On pensait si peu à les frapper que plusieurs Montagnards connus s’étaient offerts d’aller dans les départements de chacun des députés arrêtés, afin de s’y constituer otages. Cependant la plupart des Girondins décrétés d’arrestation s’étaient évadés de Paris, et étaient allés en province, prêcher la guerre civile. Les uns soulevaient la Normandie et la Bretagne, les autres poussaient Bordeaux, Marseille, la Provence au soulèvement, et partout ils devenaient les alliés des royalistes.

À ce moment, sur les trente-et-un Girondins décrétés d’arrestation le 2 juin, il ne restait plus à Paris que douze. On en ajouta dix autres, et le procès commença le 3 brumaire (22 octobre). Ils se défendaient avec courage, et comme leurs discours menaçaient d’influencer même les jurés sûrs du tribunal révolutionnaire, le Comité de salut public fit à la hâte voter une loi sur « l’accélération des débats ». Le 9 brumaire (29 octobre), Fouquier-Tinville fit lire cette nouvelle loi au tribunal. Les débats furent clos et les vingt-deux furent condamnés. Valazé se poignarda, les autres furent exécutés le lendemain.

Madame Roland fut exécutée le 18 brumaire (8 novembre) ; l’ex-maire de Paris, Bailly, dont la connivence avec Lafayette au massacre du 17 juillet 1791 au (Champ de Mars) ne faisait pas de doute, Girey Dupré, le Feuillant Barnave, gagné par la reine pendant qu’il l’accompagnait de Varennes à Paris, les suivirent de près ; et en décembre, le Girondin Korsaint et Rabaut Saint-Étienne,