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Salut public, dans les milieux politiques, était Fabre d’Églantine, un des « modérantistes », secondé par Bourdon (de l’Oise), et du 22 au 27 frimaire (du 12 au 17 décembre), il y eut même une tentative concertée de soulever la Convention contre son Comité de salut public.

Mais si les Dantonistes intriguaient ainsi contre les Robespierristes, les deux partis se trouvaient d’accord pour attaquer les Hébertistes. Le 27 frimaire (17 décembre) Fabre d’Églantine fit à la Convention un rapport pour demander l’arrestation de trois Hébertistes : Ronsin, général de l’armée révolutionnaire de Paris, Vincent, secrétaire général du ministère de la guerre, et Maillard, le même qui avait conduit les femmes à Versailles le 5 octobre 1789. C’était une première tentative du « parti de la clémence », pour faire un coup d’État en faveur des Girondins et d’un régime plus pacifiste. Tous ceux qui avaient profité de la Révolution avaient hâte, nous l’avons dit, de rentrer dans « l’ordre », et pour y arriver ils étaient prêts à sacrifier la République, s’il le fallait, et à se donner une monarchie constitutionnelle. Beaucoup, comme Danton, étaient fatigués des hommes et se disaient : « Il faut en finir ». D’autres enfin — et ceux-là, dans toutes les révolutions, sont le parti le plus dangereux, — perdant foi dans la Révolution à la vue des forces qu’elle avait à combattre, se préparaient des ménagements de la part de la réaction qu’ils voyaient déjà venir.

Cependant ces arrestations auraient trop rappelé celle d’Hébert en 1793 (voy. chap. xxxix), pour que l’on ne comprit pas qu’un coup d’État se préparait en faveur