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VIII

ÉMEUTES À PARIS ET DANS LES ENVIRONS


On comprend que, dans ces conditions, Paris ne pouvait pas rester tranquille. La famine sévissait dans les campagnes aux alentours de la grande cité, comme ailleurs ; les provisions manquaient à Paris, comme dans les autres grandes villes ; et l’affluence des pauvres gens venant chercher du travail, ne pouvait qu’augmenter, surtout en prévision des grands événements que tout le monde sentait venir.

Vers la fin de l’hiver (mars et avril), les émeutes de la faim et le pillage des grains sont mentionnés dans les rapports d’intendants, à Orléans, à Cosnes, à Rambouillet, à Jouy, à Pont-Sainte-Maxence, à Bray-sur-Seine, à Sens, à Nangis, à Viroflay, à Montlhéry, etc. Dans d’autres parties de la région, dans les forêts aux alentours de Paris, les paysans, en mars, exterminaient les lapins et les lièvres ; les bois même de l’abbaye de Saint-Denis étaient coupés et enlevés au vu et au su de tout le monde.