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— Tallien, Barère, Vadier, Voulland, Billaud-Varenne, Collot d’Herbois, Fouché, s’unirent contre les « triumvirs » : Robespierre, Saint-Just et Couthon. Quant aux modérés — Barras, Rovère, Thirion, Courtois, Bourdon, etc., qui auraient voulu renverser tous les Montagnards avancés, y compris Collot, Billaud, Barère, Vadier et les autres, ils durent se dire que pour commencer, il vaudrait mieux n’attaquer que le groupe robespierriste. Celui-ci renversé, ils auraient bientôt raison des autres.

L’orage éclata le 8 thermidor (26 juillet 1794) à la Convention. On s’y attendait, puisque la salle était bondée de monde. Robespierre, dans un discours très étudié, attaqua le Comité de sûreté générale, et dénonça une conspiration contre la Convention, C’était la Convention et lui-même qu’il venait défendre contre les calomnies. Il se défendait de tendances dictatoriales, mais il ne ménageait pas ses adversaires — y compris Cambon, dont il parlait, ainsi que de Mallarmé et de Ramel, en des termes empruntés aux Enragés, en les traitant de Feuillants, d’aristocrates et de fripons.

On attendait quelles seraient ses conclusions, et lorsqu’il y arriva, on s’aperçut qu’au fond il demandait simplement un surcroît d’autorité pour lui-même et son groupe. Aucune vue nouvelle, aucun nouveau programme. Rien qu’un homme de gouvernement demandant encore plus de pouvoirs, pour sévir.

« Quel est le remède au mal ? » disait-il dans sa conclusion. – « Punir les traîtres ; renouveler les bureaux du Comité de sûreté générale, épurer ce Comité et le subordonner au Comité de salut public ; épurer le