Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/738

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de deux aides de camp et de gendarmes, galopait dans les rues en se dirigeant vers la Convention, lorsque deux représentants, le voyant passer dans la rue Saint-Honoré, le firent arrêter par six des gendarmes mêmes qu’il conduisait.

Le Conseil général de la Commune ne se réunit qu’à six heures du soir. Il lança un appel au peuple, l’invitant à se soulever contre Barère, Collot, Bourdon, Amar, et il envoya Coffinhal pour délivrer Robespierre et ses amis que l’on croyait arrêtés au Comité de sûreté générale. Coffinhal n’y trouva que Hanriot, qu’il délivra en effet. Quant à Robespierre, qui avait été conduit au Luxembourg pour y être incarcéré, il n’y fut pas reçu et, au lieu d’aller droit à la Commune et de se lancer dans l’insurrection, il resta à ne rien faire, à l’administration de la police, Quai des Orfèvres. Saint-Just et Lebas, délivrés des prisons, se rendirent à la Commune, mais Coffinhal, envoyé par la Commune pour aller chercher Robespierre, dut lui forcer la main pour l’amener (vers les huit heures) à l’Hôtel de Ville.

Le Conseil de la Commune se mettait en insurrection, mais il devenait évident que les sections ne tenaient pas à se soulever contre la Convention en faveur de ceux qu’elles accusaient d’avoir fait guillotiner Chaumette et Hébert, tué Jacques Roux, destitué Pache et anéanti l’autonomie des sections. D’ailleurs, Paris devait sentir que la Révolution se mourait, et que les hommes pour lesquels le Conseil de la Commune appelait le peuple à s’insurger ne représentaient aucun principe de révolution populaire.

À minuit, les sections n’avaient pas bougé. Toutes