Page:Kropotkine - La Grande Révolution.djvu/755

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minimum et même les considérants maximum de notre époque.

En tout cas, ce qu’on apprend aujourd’hui en étudiant la Grande Révolution, c’est qu’elle fut la source de toutes les conceptions communistes, anarchistes et socialistes de notre époque. Nous connaissions mal notre mère à nous tous : mais nous la retrouvons aujourd’hui au milieu des sans-culottes, et nous voyons ce que nous avons à apprendre chez elle.


L’humanité marche d’étape en étape, et ses étapes sont marquées depuis plusieurs centaines d’années par de grandes révolutions. Après les Pays-Bas, après l’Angleterre, qui fit sa révolution en 1648-1657, ce fut le tour de la France.

Chaque grande révolution a eu, en outre, quelque chose d’original, de spécial à elle. L’Angleterre et la France ont aboli, l’une et l’autre, l’absolutisme royal. Mais en le faisant, l’Angleterre s’est avant tout occupée des droits personnels de l’individu, — surtout en matière de religion, — ainsi que des droits locaux de chaque paroisse et de chaque commune. La France, elle, a porté son attention principalement sur la question foncière, et, en frappant au cœur le régime féodal, elle a frappé ainsi la grande propriété et lancé dans le monde l’idée de la nationalisation du sol, et de la socialisation du commerce et des principales industries.

Quelle sera la nation qui prendra sur elle la tâche terrible et glorieuse de la prochaine grande révolution ? On a pu croire un moment que ce serait la Russie. Mais, si elle pousse sa révolution au delà d’une simple limita-