bonne, que le pain soit bon marché, — que le temps soit beau, — et le nombre des assassinats diminuera aussitôt ; c’est encore prouvé par la statistique, que le nombre des crimes augmente et diminue toujours en proportion du prix des denrées et du beau temps. Non pas que tous les assassinats soient inspirés par la faim. Mais lorsque la récolte est bonne et les denrées à un prix accessible, lorsque le soleil brille, les hommes plus gais, moins misérables que de coutume, ne se laissent pas aller aux sombres passions et ne vont pas plonger un couteau dans le sein d’un de leurs semblables pour des motifs futiles.
En outre, il est connu aussi que la peur de la punition n’a jamais arrêté un seul assassin. Celui qui va tuer son voisin par vengeance ou par misère ne raisonne pas trop sur les conséquences, et il n’y a pas d’assassin qui n’ait eu la ferme conviction d’échapper aux poursuites. Il y a mille autres raisons encore que nous ne pouvons énoncer ici, — notre espace est limité, — mais que chacun raisonne lui-même sur ce sujet, qu’il analyse les crimes et les peines, leurs motifs et leurs conséquences, et s’il sait raisonner sans se laisser influencer par les idées préconçues, il arrivera nécessairement à cette conclusion :
Sans parler d’une société où l’homme recevra une meilleure éducation, où le développement de toutes ses facultés et la possibilité d’en