jouir lui procureront tant de jouissances qu’il n’ira pas les empoisonner par un remords ; — sans parler de la société future, et même dans notre société, même avec ces tristes produits de la misère que nous voyons aujourd’hui dans les cabarets des grandes cités, — le jour où aucune punition ne serait infligée aux assassins, le nombre des assassinats n’augmenterait pas d’un seul cas ; et il est fort probable qu’il diminuerait au contraire de tous ces cas qui sont dûs aujourd’hui aux récidivistes, abrutis dans les prisons. »
On nous parle toujours des bienfaits de la Loi et des effets bienfaisants des peines, mais a-t-on jamais essayé de faire la balance entre ces bienfaits qu’on attribue à la Loi et aux peines et l’effet dégradant de ces peines sur l’humanité ? Qu’on fasse seulement l’addition de toutes les mauvaises passions réveillées dans l’humanité par les punitions atroces qu’on infligeait jadis dans nos rues ! Qui donc a choyé et développé les instincts de cruauté dans l’homme (instincts inconnus même aux singes, l’homme étant devenu l’animal le plus cruel de la terre), si ce n’est le roi, le juge et le prêtre armés de la Loi, qui faisaient arracher la chair par lambeaux, verser de la poix brûlante dans les plaies, disloquer les membres, broyer les os, scier les hommes en deux, pour maintenir