Page:Kropotkine - Mémoires d’un révolutionnaire.djvu/115

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

personne n’ait pu se faire punir isolément. Alors vinrent les dimanches, tous les dimanches jusqu’à Noël, où nous dûmes tous rester à l’école, sans avoir la permission d’aller à la maison. Étant tous retenus ensemble, nous nous arrangeâmes cependant de façon à passer gaiement ces dimanches. Les mamans des « enfants sages » leur apportaient des quantités de douceurs ; ceux qui avaient quelque argent l’employaient à acheter des montagnes de pâtisserie — substantielle pour avant le repas, légère pour le dessert. Et le soir les amis des autres classes introduisaient des quantités de fruits en contrebande pour la vaillante quatrième.

Ganz renonça à ses dénonciations ; mais les leçons de dessin furent complètement perdues pour nous. Personne ne voulait apprendre à dessiner sous ce professeur vénal.