Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/120

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Il faudrait y ajouter 1.116.700 quintaux d'orge, et 6.667.800 d'avoine, ainsi que 16.773.100 quintaux de plantes industrielles, sauf le lin. Or, les statisticiens comptent généralement que la consommation moyenne par an est de 2,1 hl. de céréales d'hiver et 1,05 hl. de céréales de printemps, soit 228 kg. par tête d'habitant.

La population de la Belgique était estimée à 7.000.000 d'habitants au 1er janvier 1907. Il faudrait donc presque 16.000.000 de quintaux de ces deux genres de céréales pour subvenir à la nourriture de la population belge. Ce qui établit que la Belgique, malgré la diminution de ses emblavures en froment qui s'est produite depuis l'abolition des droits d'entrée en 1880, produit toujours les deux tiers, soit 67 kilos sur 100, de ce qu'elle consomme pour la nourriture en céréales de toute sa population si dense (près de 230 habitants par kilomètre carré, en 1907).

On arriverait probablement à un chiffre encore plus élevé si l'on comptait les autres céréales (orge, sarrasin), les légumineuses et les légumes produits et consommés en Belgique, et si l'on tenait compte de la nourriture (céréales entre autres) produite sur les exploitations agricoles de moins d'un hectare. Celles-ci étaient au nombre de 554.041 en 1895, et représentaient une population d'environ 2.000.000 d'habitants. Sur la plupart de ces parcelles on fait venir un peu de céréales, sans parler des légumes, etc.