Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/137

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de travail, plutôt que de compromettre sa récolte en faisant usage d'une drogue sans valeur portant une pompeuse étiquette. Mais c'est là un obstacle social qui provient d'un défaut de connaissance et d'une mauvaise organisation de la société, et non pas de causes physiques[1].

Quant à la nécessité de créer pour la première partie de la vie de la plante une atmosphère et un sol chauds, il y a cinquante ans Léonce de Lavergne prédisait que le prochain progrès de l'agriculture serait de chauffer le sol. Des tuyaux d'eau chaude donnent les mêmes résultats que la fermentation des engrais, mais avec une moindre dépense de travail humain. Et le système est déjà appliqué par ci par là, comme on le verra dans le prochain chapitre. Grâce à ce système, la force productive d'une surface de terre déterminée est plus que centuplée.

Il va de soi que, étant donnée l'organisation

  1. Cet inconvénient est déjà partiellement écarté en France et en Belgique par les laboratoires publics où des analyses de semences et d'engrais sont faites gratis. Les falsifications découvertes par ces laboratoires dépassent tout ce qu'on aurait pu imaginer. On a fréquemment trouvé des engrais ne contenant qu'un cinquième des éléments nutritifs qu'ils étaient censés renfermer ; et des engrais contenant des substances nocives sans aucune espèce d'éléments nutritifs furent fréquemment fournis par des maisons réputées comme « honnêtes et sérieuses ». Pour les semences, c'était pis encore. Le laboratoire de Gand a vu des semences de graminées contenant 20 % de plantes nuisibles ou 20 % de grains de sable colorés de manière à tromper l'acheteur, ou encore 10 % de graines d'une herbe vénéneuse mortelle.