Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/241

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relever en face de la concurrence de l'horlogerie faite à la machine. Il en fut de même en 1882 pour l'importante industrie de la soie à Lyon et, en général, chaque fois qu'une petite industrie a traversé une crise. Et cependant, en dépit de ces funèbres prédictions, et des craintes des ouvriers, plus pessimistes encore, cette forme de production ne disparaît point. Alors même qu'une branche disparaît, il en reste toujours quelque chose. Certaines de ses parties continuent encore longtemps à rester petites industries (l'horlogerie de luxe, les soieries de luxe, les velours de haute qualité, etc.), ou bien de nouvelles branches vont croître à côté, toujours sous formes d'ateliers, ou bien enfin la petite industrie prend une nouvelle forme, en profitant du moteur mécanique.

Nous trouvons ainsi que la petite industrie est douée d'une étonnante vitalité et d'une remarquable puissance d'adaptation. Elle se modifie, elle se fait à de nouvelles conditions, elle lutte, sans perdre l'espérance d'un meilleur avenir.

Bref, elle ne présente aucunement les caractères d'une institution mourante. Dans certaines branches la fabrique est sans doute victorieuse ; mais il y a d'autres branches où les petites industries gardent leurs positions. Même dans les textiles, qui se prêtent si bien au régime de la grande manufacture, — surtout à cause de l'exploitation du travail des femmes et des enfants,