Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/294

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Autour de Thiers, dans un cercle de vingt kilomètres de rayon, sur tous les ruisseaux sont installés de petits ateliers où travaillent des paysans, qui continuent d'ailleurs à cultiver leurs champs.

La vannerie est encore une importante industrie rurale dans plusieurs régions de la France, en particulier dans l'Aisne et la Haute-Marne. Dans ce dernier département, à Villaines, chacun est vannier, « et tous les vanniers », fait remarquer Ardouin-Dumazet[1], « font partie d'une société coopérative... Il n'y a pas de patrons ; toute la production est apportée une fois par quinzaine aux magasins coopératifs, où elle est vendue au compte de l'association. Cent cinquante familles environ en font partie, et chacune possède une maison et des vignobles ».

À Fays-Billot, village également situé dans la Haute-Marne, 1.500 vanniers sont groupés dans une association, tandis qu'en Thiérache, où plusieurs milliers d'hommes travaillent à la même industrie, on n'a pas formé d'association ; la conséquence en est que les salaires y sont très bas.


Un autre centre très important de petites industries est le Jura, où l'horlogerie a pris, comme on sait, un grand développement. Lors-

  1. Ardouin-Dumazet, volume I, p. 213 et suiv.