Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/30

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se livrant à la fois au travail de la terre et à un art industriel quelconque ; chacun combinant les notions scientifiques avec la connaissance d’un métier manuel, — telle est, nous l’affirmons, la tendance actuelle des nations civilisées.


Le prodigieux développement de l’industrie en Grande-Bretagne et l’accroissement simultané du trafic international, qui permet aujourd’hui de transporter sur une gigantesque échelle les matières premières et les produits alimentaires, ont fait naître l’impression que certains peuples de l’Europe occidentale étaient destinés à devenir les manufacturiers du monde entier. Ils n’ont, disait-on, qu’à approvisionner le marché mondial de produits manufacturés, et ils feront venir de toute la surface de la terre la nourriture qu’ils ne peuvent demander à leur sol, ainsi que les matières premières dont leurs usines ont besoin. La rapidité toujours croissante des communications transocéaniques et les conditions de jour en jour meilleures de la navigation contribuèrent à renforcer cette impression.

Si nous considérons les enthousiastes tableaux du grand trafic international qu’a tracés Neumann Spallart — le statisticien, le poète, peut-on dire, du commerce mondial, — nous nous sentons en effet tout prêts à tomber en extase devant les résultats obtenus. « Pourquoi irions-nous faire pousser le blé, élever des