Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/338

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La Belgique offrirait un égal intérêt. La Belgique est certainement un pays d'industrie centralisée, et la productivité de l'ouvrier y atteint un niveau très élevé, puisque la moyenne de la production annuelle des ouvriers de l'industrie — hommes, femmes et enfants — s'élève au chiffre très respectable de 5,660 francs par tête. Les mines de houille, où travaillent plus de mille ouvriers, sont nombreuses, et il y a en Belgique un nombre considérable de fabriques de textiles qui occupent de 300 à 700 ouvriers. Et cependant, si du chiffre de la population industrielle de la Belgique, qui était de 823.920 personnes en 1896, (1.102.240 en y comprenant la direction, les commis, les voyageurs, etc.), nous retranchons 116.300 travailleurs employés dans les houillères et près de 165.000 artisans travaillant seuls ou avec leurs familles, nous voyons que sur 565.200 ouvriers restants, bien près de la moitié, soit 270.200 personnes travaillent dans des entreprises employant moins de 50 ouvriers, et sur ce dernier nombre 95.000 sont occupées dans 54.500 ateliers qui comptent en moyenne moins de trois ouvriers chacun[1].

  1. Voici la répartition de toutes les industries, y compris les usines d'après le dernier Annuaire : Les artisans travaillant seuls ou avec leurs familles représentent 165.000 entreprises. La très petite industrie (de 1 à 4 ouvriers) 54.000 entreprises, 95.000 ouvriers ; la petite (de 5 à 49), 14.800 entreprises, 177.000 ouvriers ; moyenne et grande (50 à 499 ouvriers), 1.500 entreprises, 250.000 ouvriers ; très grande (plus de 500), 200 entreprises, 160.000 ouvriers. Total, 236.000 petits et gros patrons ; ou bien 71.000 patrons, sur 7.000.000 d'habitants, si l'on ne compte pas les artisans.