Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/339

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Nous pouvons donc dire que, abstraction faite des mines, plus d'un sixième des ouvriers de l'industrie sont employés dans de petits ateliers qui comptent en moyenne, outre le patron, moins de trois ouvriers chacun, et que quatre dixièmes de tous les ouvriers travaillent dans des installations ayant chacune en moyenne moins de 13 ouvriers[1].

Ce qui est plus remarquable encore, c'est que le nombre des petits ateliers où le patron travaille seul, ou avec sa famille, ou bien n'a pas plus de quatre ouvriers, atteint le chiffre considérable de 1.867 pour les industries textiles, en dépit de la concentration intense d'une partie de cette branche[2]. Dans les industries des métaux, la serrurerie, la quincaillerie, etc., les petits ateliers où le patron travaille avec deux, trois ou quatre aides sont très nombreux (plus de 13.000). Quant à la fabrication des armes à feu, c'est une petite industrie par excellence, et c'est aussi le

  1. Quand aurons-nous pour l'Angleterre un recensement aussi complet que celui que nous avons pour la France et la Belgique, c'est-à-dire un dénombrement où l'on comptera employés et employeurs séparément, au lieu de jeter pêle-mêle le propriétaire de l'usine, les administrateurs, les ingénieurs et les ouvriers ?
  2. Industries textiles : artisans travaillant seuls ou avec leurs familles, 1.437 ; de 1 à 4 ouvriers, 430 établissements, 949 travailleurs ; de 5 à 49 ouvriers, 774 établissements, 14.051 travailleurs ; 50 ou plus, 379 établissements, 66.103 ouvriers.