Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/356

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un milieu technique. Mais il en est de même aussi pour l'agriculture.

L'agriculture ne peut pas se développer sans l'aide des machines, et l'usage de celles-ci ne peut se généraliser sans un milieu industriel : sans qu'il y ait des ateliers mécaniques à la portée de l'agriculteur. Le forgeron du village ne suffit plus. S'il faut arrêter le travail de la batteuse pour huit ou dix jours, parce qu'une dent s'est cassée dans un de ses rouages, et que pour avoir une nouvelle roue il faille envoyer un messager spécial dans une province voisine, à cinquante lieues de distance, — l'usage des machines n'est pas possible. Eh bien, j'ai vu la chose se produire chez nous, dans mon enfance, dans la Russie centrale ; et j'ai trouvé mention, dans une autobiographie anglaise, d'un fait analogue en Angleterre dans la première moitié du dix-neuvième siècle.

En outre, dans toute la partie septentrionale de la zone tempérée, les agriculteurs ont besoin d'un travail industriel quelconque pour remplir les mois d'hiver. C'est ce besoin qui a amené le développement frappant des industries rurales dont le lecteur a vu quelques exemples. Et ce besoin se fait sentir même dans le climat si doux des îles normandes, et cela, malgré l'extension prise par l'horticulture sous verre. — « Nous avons besoin de ces industries. Suggérez-nous en quelques-unes, » m'écrivait un de mes cor-