Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/372

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et elles différaient notablement de celles qui sont suivies dans la plupart des écoles techniques. On n'envoyait pas l'étudiant à l'atelier pour y apprendre un métier, qui lui permît de gagner sa vie aussitôt que possible, mais on enseignait l'art de la technique en général, les bases, la philosophie, pourrait-on dire, des métiers fondamentaux, et cela, conformément à un plan proposé jadis par un ouvrier parisien, dont malheureusement je n'ai jamais pu retrouver le nom, et développé par le Directeur de l'École, M. Dellavos. Ce plan est appliqué aujourd'hui à Chicago et à Boston sous le nom de « système de Moscou ».

Il est évident que le dessin était considéré comme le prélude de l'éducation technique. Quant au travail manuel, l'étudiant était amené d'abord dans l'atelier, ou, pour mieux dire, dans le laboratoire de menuiserie, et là on lui enseignait à exécuter toutes sortes de travaux de charpenterie, de menuiserie, d'assemblage. Dans cet enseignement on procédait selon le système qui consiste à commencer, non pas par faire une pièce quelconque, ou quelque bricole, selon le système du slöjd[1], mais en faisant d'abord un cube très juste, un prisme, un cylindre (avec le rabot), et puis les différents types fondamentaux des assemblages : bref, en étudiant, pour ainsi dire, la philosophie

  1. Méthode suédoise d'enseignement du travail manuel, comme on la pratique en particulier à l'école de Xääs. (Note du traducteur.)