Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/453

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lement lancé par Sir John Lawes au sujet de cette assertion eût été de proposer à Sir A. Cotton de produire une moyenne de 70 à 90 hectolitres à l'hectare (au lieu des 32 hl, 3 de Rothamsted) pendant plusieurs années de suite (bonnes et mauvaises saisons) sur des parcelles de même surface que celles de Rothamsted, c'est-à-dire mesurant de 13 à 27 ares, — à la condition, bien entendu, qu'on tienne compte, comme à Rothamsted, des engrais employés et du travail nécessaire. Or un pareil défi n'a point été lancé ; on a proposé, par contre, dans la seconde partie du défi, de faire pousser 360 hectolitres sur quatre hectares répartis dans dix comtés différents.

Lancer un défi dans de telles conditions — Sir John Lawes devait bien s'en rendre compte lui-même — revient à n'en pas lancer du tout. Espérons cependant qu'un jour viendra où les expériences de Hallett, Cotton, Grandeau et Dessprèz seront aussi répétées à Rothamsted, et que Sir John Lawes leur apportera une confirmation aussi brillante que celle qu'il apporta, il y a quelque temps, aux travaux de Hellriegel sur la nitrification de la terre par les légumineuses, après avoir nié pendant longtemps la possibilité d'enrichir le sol par l'azote de l'air.

(Depuis que ces lignes furent écrites, Sir John Lawes est mort. Je ne sais pas si la vérification des expériences de Cotton ou de Hallet a jamais été faite à Rothamsted.)