Page:Kropotkine Champs, usines et ateliers.djvu/471

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dans l'industrie du ruban : ils dépassaient dix francs par jour, et M. Euvert m'écrivait que la moitié des maisons des faubourgs de Saint-Étienne furent bâties par les passementiers. Mais les affaires prirent une très mauvaise tournure lorsqu'éclata la crise de 1884. On ne recevait plus aucune commande, et les rubaniers ne vivaient plus que de gains occasionnels. Bientôt toutes leurs économies furent épuisées. « Combien », écrit M. Euvert, « ne furent pas forcés de vendre pour quelques centaines de francs le métier qu'ils avaient payé plusieurs milliers de francs ! » Je ne saurais dire quel effet cette crise eut sur l'industrie, parce que je n'ai pas de renseignements récents sur cette région. Un grand nombre de rubaniers ont très probablement émigré vers Saint-Étienne, où l'on continue à s'occuper de tissage artistique, alors que les rubans bon marché sont faits en fabrique.

La fabrication des armes occupait en 1885 de 5.000 à 6.000 ouvriers, dont la moitié à Saint-Étienne et le reste dans la région avoisinante. Tout le travail était fait dans de petits ateliers, si l'on fait abstraction de la grande manufacture d'armes de l'État qui parfois emploie de dix à quinze mille personnes et parfois n'en occupe qu'un ou deux mille.

Une autre industrie importante de la même région est la fabrication des articles de quincaillerie et ferronnerie qui tous sont confectionnés