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et le tissage du coton étaient alors des industries domestiques absolument insignifiantes. Vingt ans plus tard, les importations de coton brut s’élevaient déjà à 1.800.000 et doux ans plus tard à 2.780.000 quintaux ; et les exportations de filés et de cotonnades étaient évaluées à 90 millions de francs en 1883, 192 millions en 1893, et 473 millions en 1905. C’est ainsi qu’une grande industrie se créa en moins de trente ans. L’habileté professionnelle nécessaire s’est entre temps développée et, à l’heure actuelle, l’Allemagne ne reste tributaire du Lancashire que pour les qualités supérieures de filés. Cependant il est fort probable que même cette infériorité ne durera pas longtemps[1].

En effet, de très belles filatures ont été érigées en ces derniers temps, et l’Allemagne est sur le point de s’émanciper de Liverpool pour l’achat du coton brut, grâce à l’établissement d’une Bourse du Coton à Brême[2].

Dans l’industrie lainière le nombre des broches a rapidement doublé, et en 1905 la valeur des exportations en lainages atteignit 367 millions (206 millions en 1894), dont 49 millions et demi destinés au Royaume-Uni[3]. L’industrie li-

  1. Francke, Die neweste Entwickelung der Textil-Industrie in Deutschland. (Développement récent de l’industrie textile en Allemagne).
  2. Cf. Schulze Gæwernitz, Der Grossbetrieb, etc. Voir Appendices C, D, E.
  3. Les importations allemandes des étoffes de laine en Angleterre ont augmente sans interruption, de 1890, où elles atteignaient 15 millions de fr., à 1894, où elles étaient de 22 millions et demi, et 1905, lorsqu’elles montèrent à 49.612.000 fr. Les exportations anglaises en Allemagne qui s’élevaient, pour les étoffes et les filés de laine, à 69 millions et demi en 1890, n’avançaient que lentement. Elles montaient à 75 millions et demi en 1894, et à 95 millions en 1905.