Adieu, Gustave. Que n’es-tu ici, au milieu de ces scènes naïves et tranquilles, ou que ne suis-je près de toi pour adoucir tes maux !
LETTRE XXXV
Ce jour est un jour de bonheur pour ton ami. J’ai reçu ta lettre, cher Ernest, en même temps que j’en recevois une du comte. Il sembloit que l’amitié eût choisi cette journée pour l’embellir de tous ses bienfaits. Et quand ton cœur me ramenoit en Suède, au milieu de tant de tableaux où s’enlaçoient et les souvenirs de la patrie et ceux des affections plus chères encore, le comte me transportoit à son tour au milieu de ces merveilleuses créations du génie, de ces antiques souvenirs d’où l’histoire semble sortir toute vivante, pour nous raconter encore ce que d’autres siècles ont vu. Il faut, Ernest, que tu partages ce que j’ai éprouvé, et je t’envoie des fragmens des endroits qui m’ont le plus intéressé. Je neveux point toucher au passage qui peint la constante affection du comte ; tu verras comme il me juge et comme j’en suis aimé.