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Page:Krudener - Valerie.djvu/285

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de la relire, il était trop affoibli ; mais il a voulu la toucher, la regarder, parce qu’elle étoit pour vous.




Il n’est plus pour nous ni crainte ni espoir ; la douleur seule reste et ronge mon cœur. Le vertueux Gustave, mon fils, mon espérance, n’est plus… il a été rejoindre ses pères, et ses jours orageux sont ensevelis dans la froide demeure de la destruction. Je vais accomplir le triste et dernier devoir que j’ai à lui rendre, je vais tâcher de faire vivre encore les derniers instans de celui qui n’est plus, pour les retracer à celui qu’il aima tant… Je m’arrête : laissez couler mes larmes ; laissez couler les vôtres, pour que votre sein ne se brise pas.


J’ai eu un violent accès de fièvre ; j’ai été dans mon lit, privé pendant quelque temps de sentiment, puis tout entier à la douleur dont je me ressens encore. Je tâcherai de vous peindre, non ce que j’ai éprouvé, mais ce qui me reste de souvenir de ce terrible moment et de ce qui le concerne.

Le lendemain du jour où il vous écrivit, sa poitrine et sa tête s’embarrassèrent tellement que le médecin craignit qu’il ne passât pas la nuit. Nous