Aller au contenu

Page:Krudener - Valerie.djvu/31

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mentale qu’elle soit, se corrige en s’exprimant, et, pour ainsi dire, se termine avec un certain goût toujours, et par une certaine forme discrète et française.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Valérie, par l’ordre des pensées et des sentiments, n’est inférieure à aucun roman de plus grande composition, mais surtout elle a gardé, sans y songer, la proportion naturelle, l’unité véritable ; elle a, comme avait la personne de son auteur, le charme infini de l’ensemble.

« Valérie a des côtés durables en même temps que des endroits de mode et déjà passés. Il y a eu dans le roman des talents très remarquables, qui n’ont que des succès viagers, et dont les productions, exaltées d’abord, se sont évanouies à quelques années de là. Mlle de Scudéry et Mme Cottin, malgré le grand esprit de l’une et le pathétique d’action de l’autre, sont tout à fait passées. Pas une œuvre d’elles qu’on puisse relire autrement que par curiosité, pour savoir les modes de la sensibilité de nos mères. Mme de Montolieu est encore ainsi : Caroline de Lichtfield, qui a tant charmé une première fois à quinze ans, ne peut se relire, pas plus que Claire d’Albe. Valérie, au contraire, a un coin durable et à jamais touchant ; c’est une de