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Page:Krudener - Valerie.djvu/35

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PRÉFACE


Je me trouvois, il y a quelques années, dans une des plus belles provinces du Danemark : la nature, tour à tour sauvage et riante, souvent sublime, avoit jeté dans le magnifique paysage que j’aimois à contempler, là de hautes forêts, ici des lacs tranquilles, tandis que dans l’éloignement la mer du Nord et la mer Baltique rouloient leurs vastes ondes au pied des montagnes de la Suède, et que la rêveuse mélancolie invitoit à s’asseoir sur les tombeaux des anciens Scandinaves, placés, d’après l’antique usage de ce peuple, sur des collines et des tertres répandus dans la plaine.

« Rien n’est plus poétique, a dit un éloquent écrivain, qu’un cœur de seize années. » Sans être aussi jeune, je l’étois cependant ; j’aimois à sentir et à méditer, et souvent je créois autour de moi des tableaux aussi variés que les sites qui