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Page:Krudener - Valerie.djvu/70

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la tête machinalement, voulant dire non. « Mais, si c’est une jeune personne, ne pouvez-vous pas l’épouser ? — C’est une femme mariée, dis-je en fixant mes yeux à terre et soupirant profondément. — C’est mal, me dit-elle vivement. — Je le sais bien », dis-je avec tristesse. Elle se repentit apparemment de m’avoir affligé, et ajouta : « C’est encore plus malheureux : on dit que les passions donnent des tourmens si terribles ; je ne vous gronderai plus quand vous serez sauvage ; je vous plaindrai ; mais promettez-moi de faire vos efforts pour vous vaincre. — Je le jure », dis-je, enhardi par le motif qui me guidoit ; et, prenant sa main : « Je le jure à Valérie, que je respecte comme la vertu, que j’aime comme le bonheur qui a fui loin de moi. » Il me sembloit que je voyois un ange qui me réconcilioit avec moi-même, et je la quittai.




LETTRE X

Shonbrun, le…

Aujourd’hui, en montant en voiture, je suis resté seul un instant avec Valérie ; elle m’a demandé avec tant d’intérêt comment je me trouvois que j’en ai été profondément ému. » Je n’ai rien dit à mon mari de notre conversation ; j’ignorois si cela ne vous embarrasseroit pas : il est des choses