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LE CALVAIRE



À Raoul Gineste.


De la lande attristée vers le ciel d’or glorieux
Monte la vieille Croix de pierre
Aux héroïques bras, jamais lassés
De leur geste large ouvert, et sur qui les averses
Ont mis l’offrande des mousses.

Et tous à genoux sur l’herbe rare
Courbant leurs pesantes échines, —
Comme font les bœufs au labour, —
Ils prient et ils pleurent les admirables Humbles,
Les enviables Humbles ;
Ils pleurent sans rancune, ils prient sans colère,
À genoux sur l’herbe rare
De la lande attristée — vers le ciel d’or glorieux.