Page:Krysinska - Rythmes pittoresques, 1890.djvu/47

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Voici nos douleurs, ô Christ
Qui aimes la douleur ;
Bois nos larmes, Dieu
Qui te plais aux larmes !
Voici nos misères
Et voici nos deuils
Et l’opaque fumée de notre malice
Qui monte vers Ta Face, ainsi
Que la fumée des entrailles sanglantes
D’un bouc égorgé pour le sacrifice.

Et le crépuscule monte de la terre —
Comme une vapeur d’encens
Monte de l’encensoir —
Une miraculeuse Paix efface l’horizon
Et s’épand ainsi qu’une fraîche pluie
Sur l’aride cœur qui souffre.

Et, dans l’ombre commençante
La vieille Croix agrandie
Semble unir le sol au zénith —
Comme un Pont jeté
Sur les éthéréennes ondes —
Comme un sublime symbolique Pont, menant
De la lande attristée — vers le ciel d’or glorieux.

1888.