Page:Krysinska - Rythmes pittoresques, 1890.djvu/49

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Les roses fanées se lèveront superbes et éclatantes,
Chantant avec leurs lèvres rouges les vieilles chansons aimées ;
Elles s’enlaceront aux pâles jasmins et aux nénuphars couleur de lune ;
Et je verrai passer leurs ombres miroitantes, comme en une ronde des robes de jeunes filles.

Les clochettes des liserons chanteront avec leurs parfums amers — les mortelles voluptés ;
La violette à la robe de veuve dira les tendresses mystiques et les chères douleurs à jamais ignorées ;
L’héliotrope avec son parfum vieillot et sa couleur défraîchie, fredonnera des gavottes, ressuscitant les belles dames poudrées qui danseront avec des mouvements lents et gracieux.

Musc minuscule et compliqué comme une arabesque,
Scabieuse, — reine des tristesses,
Opoponax dépravé comme une phrase de Chopin,
Muguet, — hymne à la gloire des séraphiques fraîcheurs,
 
La myrrhe solennelle, le mystérieux santal,
L’odeur du foin coupé, — sereine et splendide comme un soleil couchant,
Iris où pleure l’âme des eaux dormantes,
Lilas aux subtils opiums,