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FEMMES

Au rythme prestigieux de sa marche,
Ses cuisses de héros
Ont l’ondoyance voluptueuse des vagues ;
Et le geste de son bras victorieux qui porte
Le thyrse saint
Montre la toison fauve de son aisselle,
Attestant l’androgyne nature
De l’Animale — Divinité.



Ariane endormie est pareille
À une neigée de clairs lotus.

Le Dieu ravi
S’émeut de délire célestement humain ;
Et sa caresse comme un aigle s’abat
Sur le sein ingénu de la dormante belle,
Qui s’éveille alors.

Mais la flamme des yeux noirs
Du Dieu qui règne sur les sublimes ivresses
A consumé dans le cœur d’Ariane
Les douleurs anciennes ;
Et séduite, elle se donne
Aux immortelles amours
Du Dieu charmant
Dionisos.