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FEMMES

Elle dort. Les mélancoliques roses
Nées sous les pleurs,
Font albatréen son beau visage.
Et sur ses bras nus, aux joyaux barbares,
Frémissent les papillons d’ombre saphirine,
Que projettent les sapins
Dans le soir tombant. —
Le ciel a revêtu ses plus riches armures
D’or et de bronze.



Mais, voici approcher le char
Et retentir les sistres ;
Et voici le Dieu charmant
Dionisos,
Couronné du gai feuillage
Pris à la vigne sacrée.
Et, cependant que l’agreste troupe
Des Faunes et des Satyres
Demeure auprès des outres pleines,
Dionisos approche.

Sa nudité a la grâce triomphale
De l’impérissable jeunesse ;
Et sa chevelure de lumière
S’embaume des aromates
Conquis aux Indes lointaines.