à la merci des règles étroites de la corporation et de ce concours de chant d’où dépend leur union et leur bonheur. Les thèmes qui dans la suite de la partition se rapportent à ce conflit sont ceux précisément que Wagner emploie dans son prélude, et il les expose d’abord séparément, en quelque sorte comme le sujet et le contre-sujet d’une fugue, pour les grouper ensuite et les combiner selon la fonction qu’ils ont plus tard dans le drame.
Au moyen d’une série de délicates modulations sur le thème que nous venons de citer, il nous conduit du ton d’ut à celui plus chaud de mi majeur dans lequel se présente un cinquième thème plus doux, plus expressif encore :
À la fin de son Art de diriger, où il donne d’intéressantes indications sur l’interprétation du prélude des Maîtres chanteurs, Wagner a dit lui-même de cette phrase : « Si l’on y met beaucoup de tendresse elle aura une expression passionnée mêlée d’agitation, comme une déclaration d’amour murmurée mystérieusement. » Afin de sauvegarder ce caractère, il recommande formellement de retenir un peu le mouvement. On le ranimera ensuite insensiblement avec le motif suivant :
etc. |