Dans le prélude de Parsifal, Wagner revient au contraire au système de développement suivi dans le prélude des Maîtres Chanteurs, système qui est d’ailleurs aussi celui de l’ouverture du Tannhæuser. Le prélude traduit exactement la donnée psychologique du drame. L’idée de la Rédemption par la souffrance, par le renoncement et par la pitié domine toute l’œuvre ; c’est sur les thèmes relatifs à cet ordre de sentiments que se développe la préface instrumentale. Wagner nous en a du reste laissé une analyse, ou si l’on veut, un commentaire, auquel il faut nécessairement se reporter.
En tête de ce commentaire il a lui-même écrit : Amour, foi, espérance. Et voici comment il expose l’idée poétique développée dans le prélude :
Premier thème : Amour. – Prenez mon corps, prenez mon
sang pour la grâce de notre amour. (Répété en diminuant par
des voix d’anges.)
Prenez mon corps, prenez mon sang en souvenir de notre amour. (De nouveau répété en diminuant.)
Ce premier thème, dont voici la notation musicale :