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Page:Kuhff - Les Enfantines du bon pays de France, 1878.djvu/11

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laires, aussi bien que les instituteurs qui s’adressent au premier âge, étudieraient de plus près les gracieuses imaginations dont le génie national s’est inspiré pour amuser les enfants. Ils y surprendraient le secret de cette langue admirable de brièveté, simple et concrète. Quant aux écoliers, elles leur rappelleraient, mieux que toutes autres, qu’ils sont tous enfants d’une même patrie.

Fixer cette littérature un peu dispersée, n’est-ce pas réunir un trésor qui doit être commun à tous, qui est le bien propre du fils de bourgeois, comme du petit campagnard, au partage duquel le riche et le pauvre peuvent être appelés ? Ces charmants poèmes ou jeux d’esprit et de langage créent un lien de plus entre les enfants d’une même nation. Ils leur laissent à tous les plus gracieux souvenirs et composent un des éléments les plus puissants du patriotisme qui, dépassant l’amour du sol natal, n’existe que par la communauté des sentiments, des traditions, des souvenirs de tous et de chacun.

Pour nous, à cette œuvre de vulgarisation s’attachait une autre espérance. N’avions-nous pas le droit de compter que ces poésies trouveraient un écho non-seulement dans nos provinces de l’intérieur, mais encore dans notre Alsace et