dressent à des lettrés. Nous pensions que les plus belles, les plus intéressantes parmi ces poésies devaient arriver jusqu’à la famille et à l’école et, par elles, faire retour au peuple qui en est l’auteur. L’école voudra-t-elle les frapper d’interdit ?
La poésie populaire est l’esprit, est l’âme de la nation traduite dans la langue des simples. L’école, qui a mission d’instruire le peuple, refusera-t-elle de descendre jusqu’à lui, et de mettre à profit quelques-unes de ses inspirations ? Si les livres scolaires, et ceux qui sont écrits pour le peuple, s’enrichissaient de ce legs traditionnel dont le souvenir n’est pas éteint dans nos villes et nos campagnes, ne croit-on pas qu’ils seraient plus chers aux enfants et mieux acceptés des parents ? Quel accueil ne trouveraient-ils pas s’ils s’accompagnaient de ces dictons, proverbes, chansons et légendes qui, avec eux, reprendraient si volontiers le chemin de la mansarde et de la chaumière.
Dans ce retour à leur lieu d’origine, ces poésies serviraient à d’autres encore qu’aux jeunes élèves de nos écoles. Elles charmeraient les parents, elles instruiraient les maîtres à qui elles apprendraient à intéresser les enfants, à leur parler la langue qu’ils comprennent. Les auteurs sco-