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Page:Kuhff - Les Enfantines du bon pays de France, 1878.djvu/7

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pour rien en France. L’école la laissait dans l’oubli comme si elle n’avait jamais existé chez nous. Pauvre Cendrillon, cachée dans la grande ombre du foyer national, elle voyait ses sœurs brillantes, l’Éloquence et la Poésie imitée du vers latin, posséder seules la faveur de cette seconde mère, « l’École », qui, jalouse et revêche, venue en France de climats lointains, prenait envers elle, l’enfant de la maison, le rôle d’une marâtre, et la charmante délaissée n’avait que ses peines et sa misère pour témoins de sa grâce touchante et de sa simple beauté.

Mais la France est le pays des surprises. En tout temps et en toutes circonstances, quand elle paraît le plus dépourvue, elle est sûre de trouver dans la fécondité de son génie, aussi bien que dans la richesse de son sol, des ressources cachées et comme tenues en réserve. Il n’est point de contrée, il n’est point de nation qui puisse s’appliquer plus légitimement ce vers du plus Français de ses poètes :

C’est le fonds qui manque le moins.

C’est ainsi que notre poésie populaire nous a été rendue tout récemment avec tous ses trésors. S’il est arrivé qu’elle a été si longtemps négligée