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DU BRIGAND
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la hâte, plutôt par nécessité que par goût, puis elle vint s’asseoir près de son amie.

— Que va faire la pauvre Madelon, mon Dieu, lorsqu’elle va se trouver seule ? dit Julienne.

— Et lorsque mon père lui demandera sa fille ? ajouta Helmina. Quel infâme dessein peuvent avoir ces misérables ?

— Nous ne l’apprendrons peut-être que trop un jour, ma chère Helmina…

Cette première journée de leur captivité, la plus terrible sans doute, se passa dans les pleurs et le désespoir.


XII

UNE ENTREVUE TERRIBLE


Le jour était sur le point de finir ; la nuit était déjà commencée dans la caverne du roc, et les jeunes filles se disposaient à ensevelir, si cela se pouvait, leur douleur dans le repos, lorsqu’elles entendirent en tressaillant des pas au-dessus de leur tête ; bientôt après, elles virent paraître Mouflard qui venait allumer les lampes.

— Il y a, dit-il, à votre porte, un homme qui désirerait vous parler ; préparez-vous à sa visite.

— Qu’il entre, dit Julienne avec un dédain énergique ; puisse-t-il être le bourreau qui terminera notre malheureuse existence !

Mouflard sortit, puis ouvrant la porte une seconde fois : Entrez, dit-il, puisque vous avez la permission ; mais gare à vous !

C’était maître Jacques.

— Ô mon père ! dit Helmina en courant à lui.

— Ô Helmina ! dit maître Jacques avec une tendresse hypocrite, dans quel cachot te vois-je enfermée !… et vous aussi, pauvre Julienne…

Il versa des larmes feintes.

— Comment avez-vous pu découvrir notre retraite ?

— Je te le dirai plus tard, Helmina, dit maître Jacques pour éviter d’autres questions qui au-