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Page:L'Écuyer - La fille du brigand, 1914.djvu/112

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LA FILLE

raient pu le trahir ; aujourd’hui j’ai quelque chose de plus sérieux à t’apprendre, un secret plus intéressant à te dévoiler.

— Que dites-vous, mon père ?

— Écoute, Helmina ; ne me donne plus ce nom…

— Ô mon Dieu, dit Helmina à demi-voix, il me renie pour sa fille ! qu’ai-je donc fait pour mériter tant de châtiments à la fois ? Ô mon père,… non jamais je ne pourrai vous appeler autrement… mon père, mon père !…

— Helmina, te dis-je, je ne suis point ton père.

— Ciel ! tu l’entends, Julienne, il me renie encore une fois.

— Mais écoute donc, dit maître Jacques avec un mouvement d’impatience, que diable ! écoute donc. Tiens, ajouta-t-il, en lui passant un papier, voici une lettre de celui qui fut véritablement l’auteur de tes jours ; il me l’a écrite deux jours avant sa mort.

— Jamais je ne le croirai, non jamais !

— Mais il faut que tu le croies, puisque c’est la vérité. J’ai voulu jusqu’à présent, recevoir de toi ce doux titre, parce que je savais qu’en même temps tu me témoignerais plus de respect, plus d’obéissance ; mais aujourd’hui, Helmina, qu’il s’agit de ton avenir, je dois t’apprendre le nom et les intentions de ton véritable père à ton égard ; lis cette lettre.

Helmina prit la lettre et après l’avoir lue attentivement :

— Est-il possible, dit-elle, que vous ne me trompez pas ?

— Me crois-tu capable de le faire ?

— Seigneur ! qui l’aurait pensé ?

— Tu as dû remarquer sur cette lettre, continua maître Jacques, que ton père m’a donné le pouvoir de disposer à ton égard comme je l’entendrais. Te voilà d’âge maintenant à penser sérieusement à l’avenir, à une union, par exemple.

Helmina rougit.

— Si jusqu’aujourd’hui je t’ai parlé avec désa-